De quelques ouvrages incontournables

La littérature consacrée au jazz est immense et s’étend sur plusieurs décennies. Beaucoup de ces œuvres sont difficiles à trouver car épuisées depuis longtemps. Certains bouquinistes compétents et pointus comme Paul Allain dans le parc d’Uriage (le samedi et le dimanche) peuvent vous permettre d’en retrouver quelques-unes.

Fort heureusement deux ou trois éditeurs ont eu l’excellente idée de rééditer certains de ses incunables qui devraient figurer dans la bibliothèque de tout amateur de jazz. Bornons nous en en citer les principaux..

En premier un classique indémodable, dont la lecture est toujours aussi stimulante et enrichissante : Hommes et Problèmes du Jazz d’André Hodeir. (Parenthèses/epistrophy,1981)

Il faut lire et relire ces chapitres consacrés aux problèmes de l’improvisation ou à l’essence du jazz qui plus de soixante ans après (l’édition originale date de 1954) restent d’une acuité et d’un modernisme confondants.

Pour les inconditionnels d’Ellington, et nous espérons qu’ils sont nombreux (n’est-ce pas Dédé ?) deux ouvrages fondamentaux chez Actes Sud : Plaisir d’Ellington et Duke’s place d’Alain Pailler. Alain Gerber les qualifiait « des plus beaux textes jamais inspirés par une connaissance amoureuse du jazz » On ne saurait mieux dire et il n’y a rien à ajouter.

Toujours chez Actes Sud deux ouvrages de ce touche à tout brillantissime qu’est Jean-Pierre Jackson : Miles Davis et Charlie Parker.

Pour les petits budgets, en livre de poche chez Folio, une étude magistrale de Laurent de Wilde, sobrement intitulé Monk qui vous fera pénétrer dans l’univers étrange et singulier de celui qui fut probablement un des génies (le mot n’est pas trop fort) de la musique négro-américaine.

Parmi les nombreux auteurs qui ont écrit sur le jazz, peu ont témoigné d’autant d’éclectisme, d’ouverture d’esprit et de connaissance intime de cette musique qu’Alain Gerber.

Son dernier ouvrage : Petit Dictionnaire Incomplet des Incompris (Alter ego éditions, 2012) est une approche décapante et profondément originale de « ces héros de l’ombre de l’histoire du jazz ».

Toujours du même auteur, trois biographies qui sont en même temps de grandes œuvres littéraires, consacrées à trois géants de l’histoire du jazz : Louie, Chet et Charlie (Fayard)

Nous conclurons cette approche très incomplète et fragmentaire des ouvrages consacrés au jazz en langue française en vous recommandant chaleureusement : L’improviste. Une lecture du jazz de Jacques Réda. (Folio/Gallimard). indispensable pour combattre l’inculture et l’étroitesse d’esprit et ne pas mourir idiot.

JJS